Grippe aviaire Deux morts en Asie, mesures renforcées face aux nouveaux foyers
Le virus H5N1 de la grippe aviaire a tué deux nouvelles personnes, une en Chine, l'autre en Indonésie, et vendredi les nouveaux pays touchés par l'épizootie, notamment le Nigeria, l'Azerbaïdjan et la Grèce, renforçaient les mesures pour y faire face.
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En Chine, le ministère de la Santé a annoncé la mort d'une femme de 20 ans dans la province de Hunan (centre) par le virus H5N1, portant à huit le nombre de personnes victimes de la grippe aviaire dans ce pays. Mais on ignorait si la victime figurait parmi les onze cas précédemment confirmés en Chine. En Indonésie, les autorités locales ont annoncé le décès d'une femme de 22 ans à Jakarta jeudi et une autre, âgée de 27 ans, se trouvait vendredi dans un état critique dans le même hôpital. Des prélèvements ont été envoyés à un laboratoire de Hong Kong affilié à l'OMS pour confirmation de leur contamination par le virus H5N1.
Selon l'OMS, ce virus a été à l'origine de 16 décès et 23 infections en Indonésie. En Azerbaïdjan, sur les rives de la mer Caspienne, le virus a été détecté sur des oiseaux morts, selon des tests réalisés par le laboratoire vétérinaire de Waybridge à Londres. Aucun cas d'infection d'humains n'a été signalé dans ce pays où des milliers d'oiseaux morts avaient été retrouvés en 2005 dans une enclave frontalière de la Turquie. L'OMS a envoyé des experts dans les trois Etats caucasiens - Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan - après l'apparition du virus en Turquie où il a tué quatre personnes. Dès jeudi, des réunions d'information sur les mesures préventives ont été organisées avec les éleveurs azerbaïdjanais.
Dans le sud de l'Irak, le frère et la soeur d'un éleveur de pigeons d'Amara, mort dimanche après avoir présenté les symptômes de la grippe aviaire, ont été hospitalisés vendredi. Les services sanitaires avaient effectué un prélèvement sanguin sur deux oiseaux morts appartenant à l'éleveur et confirmé qu'ils étaient porteurs du virus H5N1. Face à l'apparition de nouveaux cas humains suspects en Irak, l'OMS devait envoyer vendredi 70.000 doses de Tamiflu à Bagdad. En Grèce, les autorités de Salonique (nord) ont renforcé vendredi les mesures de sécurité dans les fermes d'élevage de volailles après la découverte jeudi de trois cygnes morts du virus H5.
Toutefois, il n'y a pas de mesure de quarantaine et, à ce stade, aucun oiseau ne devait être tué, ont précisé les autorités grecques. La préfecture de Salonique a interdit la chasse dans la région et le ministère de l'Agriculture n'excluait pas d'étendre l'interdiction. En Roumanie, un 26e foyer, dans le village de Cetate (sud), a été confirmé vendredi par l'Institut national de Santé animale. Le village a été placé en quarantaine, et l'abattage des oiseaux de basse-cour se poursuit. La Roumanie a abattu plus de 120.000 volailles depuis le 7 octobre et une vingtaine de foyers déclarés "clos", les autorités sanitaires assurant que le virus a été éradiqué. Le Nigeria, où le premier foyer africain du virus H5N1 a été détecté mercredi dans une ferme avicole du nord du pays, a demandé une aide internationale. "Nous avons besoin d'installations comme des laboratoires, mais aussi de vaccins et d'un soutien technique, (...) et de partager cette expérience avec les pays déjà été confrontés à ce problème", a déclaré le ministre de l'Agriculture, Adamu Bello.
Les Etats Unis ont déjà promis 20 millions de dollars (16 millions d'euros) un laboratoire et, selon M. Bello, l'Union Européenne et la Chine ont offert leur soutien. Des experts de la FAO et de l'OMS sont attendus ce week-end pour évaluer les besoins. A l'exemple de plusieurs pays africains, le Cameroun et le Ghana ont interdit vendredi l'importation de volailles du Nigeria. Selon l'OMS, sur 165 cas confirmés de grippe aviaire chez les humains depuis 2003, il y a eu 88 décès (4 en Turquie, la plupart en Asie) et, selon les autorités locales, une Chinoise et une Indonésienne. Dans tous les cas, la transmission s'est faite de l'animal à l'homme. La crainte des experts est une mutation du virus qui pourrait se transmettre entre humains et provoquer une pandémie.
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